Médiation numérique à emporter
La Rikiki Valise, l’atelier nomade de Julien Levesque
#enseignement #médiation numérique #médiation scientifique #data #dada #territoire
– le 06 avril 2018.
Déballage
Julien Levesque pose sur la table une valise, une petite valise, rikiki. Il déballe ses drôles d’objets.
Un réveil, un jeu qui ressemble à un jouet d’enfant avec des pingouins, des capteurs, une catapulte…Des machines qui ne servent à rien ? Pas tant que ça.
Médiation
Nous sommes en atelier avec les bibliothécaires du Val de Marne. L’enjeu : la médiation avec les publics pour une relation au numérique facilitée.
« Qu’est ce que l’interactivité en informatique ? » Julien Levesque commence sa formation ainsi mais dans son discours il n’y a pas que le formateur, il y a l’artiste teinté de dadaïsme et l’humour devient le fil conducteur d’un apprentissage ludique.
À l’heure de l’Intelligence Artificielle, il est toujours bon de revenir aux basiques.
On oublie souvent dans nos milieux où l’innovation est notre pain quotidien que de nombreux publics sont éloignés de ces questions. Il est une réalité de terrain bien loin du monde hyper technologique que l’on nous vend.
Avec la Rikiki valise, nous revenons aux basiques mais un basique connecté afin que tous les publics puissent comprendre de quoi on parle quand on parle de numérique et puissent apprendre à s’émanciper.
Du détecteur de mensonges à la course de pingouins connectés, les bibliothécaires s’en donnent à cœur joie et dans le même temps prennent conscience de notre relation aux objets connectés.
Ils vont ainsi pouvoir s’initier aux pratiques du numérique, à l’arduino. Une initiation au numérique mais aussi à la science puisqu’avec des makey makey on peut aussi aborder la compréhension des phénomènes physiques bref un atelier qui remplace aisément un cours de science rébarbatif.
Car ouvrir la boite noire reste le moyen d’appropriation le plus efficace.
Le jeu comme moteur de l’apprentissage
Julien a d’ailleurs, dans sa rikiki valise, une drôle de dictée catapulte. Faire une dictée n’est plus une punition ni un exercice fastidieux mais devient une folle idée de faire exploser des carottes quand il n’y a pas de fautes d’orthographe. On peut imaginer quel plaisir les élèves pourraient tirer de ces dictées.
Et aussi imaginer auprès des publics allophones, le plaisir à apprendre notre français pas si simple à intégrer.
Un vaste projet culture et numérique
Cet atelier de la rikiki valise s’inscrit dans une démarche globale de politique culturelle initiée par le Conseil Départemental du Val-de-Marne.
Comment aborder les mutations numériques qui bouleversent notre approche des connaissances, d’accès à la culture et au savoir ?
Le Val-de-Marne a pris le taureau par les cornes et initié un programme basé sur le maillage territorial des créativités : dynamiques territoriales des partenaires culture au travers d’outils de démocratisation culturelle. Un véritable levier pour impulser une dynamique culturelle de territoire forte et porteuse de résultats.
Entre ateliers (les fabriques Euréka) et laboratoire de fabrication itinérant et artistique (La Mallapixels dont la rikiki valise et autres objets artistiques qui deviennent des passeurs), le Val-de-Marne réfléchit à un tissage entre acteurs mais aussi avec ses publics citoyens.
Valorisation de la politique culturelle
Avec le Val-de-Marne, nous travaillons à rendre visible ces initiatives, à développer des outils et objets de restitution qui font sens. L’art permet ce léger décalage pour l’appréhension de notre monde complexe. Avec « le livre Infini » d’Albertine Meunier nous avons à la fois un outil de restitution et de médiation et un objet de poésie.
Nous nous attachons, avec notre partenaire le Val-de-Marne, à construire de manière durable et avec beaucoup d’intelligence collective cette démarche qui allie art, numérique et ambition politique et culturelle.
Entretien réalisé par Natacha Duviquet-Seignolles – vidéo : Sinok
En savoir plus :
L’artiste •
Julien Levesque est un artiste de notre monde contemporain. Un artiste qui se joue, qui hacke l’internet et ses acteurs comme Google. Julien travaille l’internet comme une matière infinie, crée des œuvres qui naissent dans le flux et qui peuvent disparaître et devenir obsolètes comme nos technologies. De Google à Facebook, Julien se joue des grands et nous propose son regard poétique et humoristique sur notre monde numérique.
Avec sa Rikiki valise, il devient le VRP des outils open source et d’une culture du partage.
Son site : www.julienlevesque.net
Sur le mouvement data dada •
Le mouvement data dada a été imaginé par les artistes Julien Levesque, Albertine Meunier et Bastien Didier avec le soutien de Sylvie Tissot.
Un mouvement dont le manifeste exprime leur opposition « à la transformation de la Data comme un simple fait numérique ».
Les artistes souhaitent « enrober, saupoudrer, tapisser, coiffer et envelopper la Data de l’influence du mouvement artistique Dada ».
Un geste artistique de notre temps : Le DataDada.
Dans la Rikiki valise •
• Nothing Machine • Une machine qui ne sert à rien peut-elle permettre de comprendre la notion d’interactivité informatique?
• le Pingouin Steppy • Un objet inutile DataDada. 2014 par Albertine Meunier, Julien Levesque, Sylvie Tissot et Bastien Didier Faites l’expérience d’une course de pingouins connectés.
• The IceCream Test • Un capteur placé sur l’oreille, répondez à un questionnaire pendant 3 minutes. Saurez-vous ne pas faire tomber les 3 boules de glaces !
• La Dictée Catapulte • La dictée catapulte est une dictée qui fait boom s’il n’y a aucune faute d’orthographe dans le texte. À vos méninges !
• Capacitive TouchMusic • À partir de matériaux conducteurs faites l’essai d’une interprétation musicale à plusieurs mains.
• Que la Data soit • Quand la data sonne le glas.
À venir prochainement dans la valise … « Mini Little umbrella ».