Vite une galette ! Le vinyle est-il tendance ?
Sound Wave, Jean Shin
C’est ce que sous-entendent les chiffres…
Le marché français et américain se porte bien : plus de 15,3% sur les ventes sur les neuf premiers mois de 2012…
En France, les radios programment des émissions totalement dédiées à la diffusion de nos bons vieux vinyles.
Avec 1 heure quotidienne de Philippe Manoeuvre sur Ouï FM mais aussi avec l’émission mensuelle « dites 33 »sur FIP…
La musique numérique trop lisse et souvent pas si parfaite perd donc du galon. Et les ventes de CD s’écroulent…(sources télérama et Libération Next)
C’est donc l’objet le vrai gagnant ! Des pochettes qui peuvent être de vraies œuvres d’art, un son accrocheur, un côté vintage qui redonne du corps à la musique.
L’occasion aussi de vous parler d’art plastique avec un petit retour en arrière sur l’exposition proposée à la Maison Rouge en 2010 par le collectionneur Guy Schraenen.
Une formidable collection de vinyles d’artistes plasticiens qui nous donnent un panorama de la variété des expérimentations sur le langage et le son à partir des années 20 et pendant tout le XXeme siècle…
Cette collection rappelle que les mouvements d’avant-garde des années 1920 comme le Dadaïsme et le Futurisme, jusqu’aux expérimentations sonores les plus récentes en passant par des mouvements comme Fluxus, le Nouveau Réalisme, le Pop Art, le groupe Zaj ou l’art conceptuel se sont emparés de cette matière qu’est le son (avec les performances des années 60 ou 70 ) et de cet objet que l’on peut aussi transformer et manipuler.
Et le 21eme siècle n’est pas en reste !
Lors de la réouverture (ou plutôt l’(entre)ouverture) du Palais de Tokyo on a pu voir l’œuvre de l’artiste Lucas Abela Vinyl Arcade, un circuit pour voitures radioguidées composée de plus de 6000 disques vinyles qui transforme le visiteur en pilote-musicien.
Une œuvre qui devient un véritable terrain de jeu, spectaculaire et détonnant…
L’univers des jouets et des objets vintage rejoint l’univers du jeu interactif où le spectateur devient acteur et crée sa propre performance.
EARTH_TO_DISK par le collectif Art of failure avec Flo Kaufmann et le label ArtKillArt est une œuvre qui utilise le micro-sillon comme matière à cartographie.
Le Collectif ART OF FAILURE part du principe que les imperfections permettent d’identifier un médium, à la manière d’un verre devenant visible par la poussière et les rayures accumulées. Au sein de leur collectif Nicolas Maigret et Nicolas Montgermont expérimentent la capacité des technologies contemporaines à générer des langages sonores ou visuels spécifiques. En rendant perceptibles les dysfonctionnements des médias utilisés, ils développent des expériences audio-visuelles à la fois sensorielles et immersives.
Pour EARTH_TO_DISK, les reliefs du globe terrestre sont transposés à l’échelle du microsillon d’un vinyle. Ses reliefs sont alors lisibles par une platine classique. Chaque face d’un 33 tours reproduit un hémisphère commençant avec l’Équateur à l’extrémité pour finir avec un Pôle au centre.
Lors de la lecture, l’enchaînement des informations d’altitudes parcourues par le diamant est directement transposé en vibrations sonores audibles. On peut reconnaître à chaque rotation du disque des motifs sonores correspondants au relief des continents traversés. La gravure de ces informations d’altitude sur la surface du disque fait apparaître en retour une image de la terre, nous rappelant les représentations diffusées depuis la conquête de l’espace…
Earth_to_disk est rattaché la série Flat Earth Society — du nom d’une « secte » créationniste américaine qui soutient que la terre est plate comme un disque !
Des œuvres emblématiques de notre début de siècle avec la transformation d’objets vintage en terrains de jeux, en nouvelles cartographies…qui créent de véritables nouvelles écritures et lectures des sons et des objets.
Liens :
Le site du collectif Art of failure : http://artoffailure.free.fr
le site de Lucas abela : http://dualplover.com/abela/