Découvrir • La poiesis vibratoire de Raphaël Tiberghien
Le 08 Mars 2018, à l’occasion du vernissage de l’exposition collective //Devenir// organisée par l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et produite par le Collège des Bernardins, nous sommes allées à la rencontre de Raphaël Tiberghien, interpellées par son travail, nous avons souhaité en savoir davantage…
L’ artiste Raphaël Tiberghien, diplômé des Beaux-Arts de Paris, est, comme il le dit, parti d’une activité de poète pour déployer son oeuvre au-delà du verbe, de la page et hybrider des pratiques artistiques comme la performance, la céramique, le design sonore, la sculpture, pour nous offrir les tressaillements du réel.
Au creux de son travail simultanément sémantique et plastique, il y a le son qui vient marquer une lisière entre le langage et la matière.
Son travail opère un aller-retour constant du texte vers les différents matériaux au travers desquels il se déploie pour atteindre sa forme rhétorique et dépouillée. C’est au travers de ces différentes opérations que nous pourrions définir de “sensori-cervico-moteurs” que l’artiste étire/décale son sujet jusqu’à nous proposer un véritable champ vibratoire offert au hasard de la perception.
Son oeuvre sonore et visuelle “La poussière, poème déployé” est une véritable conjuration des mots, un saut intuitif salvateur qu’il nous propose par le dédoublement perceptif qui s’opère.
2013, gravure sur disque vinyle et installation sonore, 5’25
On apprécie le travail de Raphaël Tiberghien car il réactive la phrase “La main tend vers le cerveau, elle façonne comme il pense, elle moule comme il modélise” issue de l’ouvrage Le Geste et la parole d’André Leroi-Gourhan. Le “geste de penser” n’a jamais été si nécessaire, ni d’actualité pour résister au désenchantement du monde qu’opèrent les nouvelles technologies sur notre quotidien.