Si vous n’avez pas encore vu l’expo Gosse de Peintre de Kitano, courez-y !, par Natacha Seignolles
Evidemment, après mon voyage coup de cœur au Japon, je ne pouvais que m’y précipiter (avec mon fils bien sûr qui lit des mangas, dort sur un futon, et ne jure que par les créatures pokémon…). Je ne suis pas sortie déçue, l’esprit du Japon est bien là oscillant entre tradition et modernité, sérieux et humour, et bien sûr au centre, le jeu dans toutes ses dimensions, ludique, esthétique, technologique, utopique…
Takeshi Kitano ne se prend pas au sérieux ou tout du moins fait les choses avec humour et ça fait du bien .
Kitano, c’est l’homme prolifique, créateur et animateur d’émissions de télé assez débiles (du moins pour mon petit cerveau d’occidentale féministe), réalisateur de cinéma avec des films violents mais étrangement poétiques, peintre, danseur de claquettes, bref il ne s’arrête jamais…
C’est un véritable monde en couleurs qu’il nous propose, une gigantesque installation qui nous rappelle une fête foraine avec ses attractions, ses bestiaires fantastiques…pour petits et grands.
Dés notre entrée dans la grande salle, les darumas nous entourent. Faites des vœux et ils seront exaucés !
Vous saurez tout sur l’armée secrète japonaise, les raisons de l’extinction des dinosaures, la probabilité du hasard, les techniques de peinture les plus loufoques, les élevages de poissons-sushis…
Derrière ces installations drolatiques et totalement absurdes, quelques vérités graves comme l’existence de la peine de mort au Japon encore d’actualité, l’alimentation transgénique..
Moins dramatique, le clin d’œil à l’art contemporain conceptuel avec cette énorme locomotive du nom d’un puissant seigneur de guerre japonais du XVIeme siècle « Hideyoshi », rappel de la révolution industrielle du XiXeme siècle et qui m’a fait penser aux films de Myazaki où machines du XiXeme siècle co-existent entre tradition et modernité, dans un esprit très Steampunk .
Avec l’armée secrète où les animaux deviennent de formidables armes de guerre, on se dit que les technologies humaines ne pourront jamais égaler la nature.
Et puis on remercie Kitano pour son humour, son mélange de kitsch et d’esthétisme, mélange de légèreté et de réflexion, et sa furieuse envie de vivre et d’inventer.
Psst…n’oubliez pas le jardin, des esprits se cachent dans les arbres et la baraque vous attend pour quelques friandises…