La vitesse à travers les Arts et les Sciences, conférence à l’IMAL Bruxelles

Arts/Sciences: Emmanuel Mahé

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La vitesse à travers l’art et la science

Emmanuel Mahé propose ici une approche archéologique de la vitesse contemporaine dans toute ses formes. Il faut comprendre le terme « archéologie » dans son sens foucaldien : au lieu de réaliser une « histoire de la vitesse de l’antiquité à nos jours » (comme si cette notion de vitesse avait toujours existée), nous devrions chercher quelle est l’archive récente qui l’a vue naître et qui lui servira de linceul. L’archive est, chez le philosophe Michel Foucault, pour simplifier à l’extrême, l’équivalent d’une épistémè.

Dans cette perspective, le problème posé par la vitesse n’est pas celui de son augmentation perpétuelle (une accélération perpétuelle) qu’on peut juger néfaste ou réjouissante, ni même celui de son envers, la lenteur, mais celui de son existence toute entière, sous ses multiples figures et qui se manifestent à nous partout, à chaque instant. Les artistes, les scientifiques et les philosophes, dans leurs pratiques irréductibles l’une à l’autre (c’est d’ailleurs cette irréductibilité qui fait la force de leurs collaborations), questionnent la vitesse comme pratique et comme notion abstraite.

Emmanuel Mahé appuie son analyse sur les approches de philosophes contemporains (Bruno Latour, Paul Virilio, Peter Sloterdijk) et illustre son propos d’exemples concrets en décrivant notamment des dispositifs artistiques et du design exploratoire. En outre il propose également une lecture de l’engouement actuel du monde de l’art pour les sciences physiques quantiques.