Peut-on modéliser les imaginaires ?

Nous serions tentés de répondre par la négative et pourtant le 6 octobre a été inaugurée la chaire d’enseignement et de recherche « Modélisation des Imaginaires, innovation et création ».

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Cette chaire sera animée par Pierre Musso , Telecom Paris Tech et l’Université Rennes 2 avec le partenariat des groupes industriels Dassault Systèmes, Orange, PSA Peugeot Citroën et Ubisoft.

La chaire va relever le défi, et c’en est un, de travailler l’imaginaire comme une matière première, d’écrire une grammaire de l’imaginaire, celle qui est à l’œuvre dans les processus d’innovation.

Elle sera composée de 5 axes structurants :

1. Les interactions des imaginaires des concepteurs et des consommateurs et leur insertion dans le processus d’innovation.

2. Analyse et modélisation des récits, conversations et fictions

3. Analyse et modélisation des formes, images et univers

4. Extension numérique des objets, habiter le double monde

5. L’apport des disciplines scientifiques fondamentales comme les neuro-sciences ou la psychanalyse : comment « fonctionnent » les imaginaires et jusqu’où les modéliser ?

Les intentions sont louables, les propos intéressants, les défis passionnants.

La conférence d’inauguration débute en rappelant qu’art et science font bon ménage depuis plusieurs siècles. C’est donc sur la multidisciplinarité que se créera cette chaire et que se développeront les projets.

Dassault s’intéresse à l’identité de l’objet et à sa versatilité, et à faire cohabiter le chemin du formalisme et celui du perceptif.

Sa volonté : intégrer le consommateur à la conception. Comment ? Avec un langage qui pourrait être le langage commun, celui des mondes virtuels.

L’expérience du MIT mobile Experience Lab qui intègre aussi cette chaire est une expérience pluridisciplinaire où cohabitent architectes, designers avec informaticiens.

Ubisoft, quant à lui, revendique le fait de déjà travailler avec les artistes mais ce sont souvent des designers, des créateurs, avec certes énormément de talent mais qui ne sont pas dans la recherche artistique telle que l’entendent les artistes qui travaillent eux-mêmes ces matières que sont le temps et l’espace sans enjeu commercial d’aucune sorte.

Nous sommes un peu restés sur notre faim sur le rôle qu’auront les artistes dans cette chaire face aux industriels.

Petite anecdote, lors de cette conférence, c’est un artiste qui gérait le micro pour le passer dans la salle…. Et bienheureuse initiative, il s’en est emparé pour rappeler que les artistes ont souvent été source d’innovation…