Investir dans le vert à défaut de sauver le monde, par Natacha Seignolles

federe.1269801847.jpgPetite visite au FEDERE, le rdv des entreprises et autres intervenants autour du développement durable organisé par les Echos-Conférences.

Ce forum permet de voir les tendances annuelles et à venir du Développement Durable, où en est le débat, comment travaillent les grandes entreprises.

Grosse tendance cette année :

On intègre volontiers et de manière plus claire les enjeux du développement durable : développement social, environnement, et économie.

On parle d’atténuation (enjeux à moyen et long terme) au-delà de l’adaptation (enjeux à court terme).

On parle aussi et c’est tant mieux d’innovation et d’investissements nécessaires en R&D et innovation pour les grandes entreprises.

Début de matinée avec l’après-Copenhague :

Oui, l’Europe a échoué auprès des autres pays. Il paraît que c’est parce que nous n’avons pas assez pris en compte les différences culturelles de chaque pays dixit Mme Papallardo. J’ai un peu de mal avec cette réflexion. Rappelez-moi combien de mois de négociations avant le grand jour ?

On apprend lors de cette conférence quelques faits intéressants :

La Corée, à l’instar de la Chine, développe de manière intensive de la haute technologie au service des enjeux environnementaux.

Les villes grâce aux différentes initiatives prises dans le cadre du DD et grâce aux travaux de Copenhague réfléchissent à une ville de demain propre et respectueuse de l’environnement. C’est le cas de Rouen qui remplace le charbon par la géothermie.

Les villes parlent plus volontiers de décentralisation et de gouvernance.

Quand on sait qu’en 2020, 70% de la population mondiale habitera les villes…il y a matière à travailler.

On peut par contre s’inquiéter de voir dans plusieurs grandes villes de France des courses à l’investissement sportif sans réelle réflexion sur les enjeux environnementaux : une patinoire olympique à Marseille, des terrains de foot à Lyon accessibles uniquement en voiture…bref des paradoxes dans les politiques menées.

2eme table ronde, la Chine.

Intervention de l’ambassadeur qui rappelle aux européens attachés à leurs clichés qu’ aujourd’hui en Chine, ce sont les télécoms qui sont un marché plus juteux que celui du textile.

13 millions de la population rurale arrive chaque année en ville ! et les écarts entre riches et pauvres sont toujours aussi énormes.

Avec tous ces points chauds, la Chine investit énormément dans le développement Durable notamment dans  les économies d’énergies et dans l’industrie de cleantechs  avec 300 000 voitures électriques déjà.

Ils  parlent d’innovation, modifient leur  mode de développement économique pour aller vers une économie verte et les mots n’ont pas l’air vain quand PricewaterHouse Coopers et la Chine via son ambassadeur nous donne quelques chiffres :

Sur le développement durable : 1 million de chercheurs à plein temps, 30 millions d’étudiants.

50% du marché californien en énergie solaire (photovoltaïque) est apporté par la Chine.

10% des foyers chinois sont équipés en chauffe-eau à énergie solaire.

La part des énergies renouvelables en Chine était de 7% en 2005, 10% en 2010 et sera à 20% en 2020.

L’énergie éolienne sera multipliée par 10 dans les 10 prochaines années.

L’environnement est la 4eme préoccupation de la population chinoise (après l’habitat, l’éducation…).

60 millions de vélos électriques en Chine, et moi et moi et moi…

Bref des chiffres qui donnent le vertige. Ah si la démocratie pouvait aller aussi vite…