Il était une fois Playmobil ou vive la crise du pétrole ! par Natacha Seignolles

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Petite visite obligée avec mon fils et secret plaisir je dois l’avouer à aller ainsi sur la piste de l’enfance.

1ere vitrine, et c’est l’enfance qui vous saute à la figure avec ces petits personnages de 7,5 cm de haut et sa simplicité 1ere génération ! Qui ne se souvient pas de la couleur verte des premiers personnages nés il y a 35 ans… Les indiens, les ouvriers, les cow-boys aujourd’hui délaissés pour les fermiers et animaux, pirates et vikings, policiers et …explorateurs …

Révolutionnaire puisque le personnage est articulé et permet des mises en situation qu’aucun soldat de plomb ne pourra adopter.

Chacun posté devant les vitrines se remémore ses personnages préférés, beaucoup de garçons mais je revendique haut et fort ma part de jeux et d’histoires incroyables.

Les parcours de l’expo sont ludiques et colorés et mêlent les univers des chevaliers, du cirque, et de la vie quotidienne . On regrette juste d’être trop nombreux devant les vitrines. Rien à toucher sur le circuit de l’exposition mais des ateliers pour les enfants et les familles (nostalgie quand tu nous tiens !).

Formidables objets pour les jeux de rôle, formidables révélateurs d’histoires, c’est aussi une sacrée aventure industrielle. Nés en Allemagne en 1974 et inventés par Hans Beck, ces petits personnages sont nés pendant la crise pétrolière. Nécessité oblige, les jouets ne pouvaient plus être grands dévoreurs de matière première.

Ces petits personnages jouets fabriqués en Europe pour garantir leur inocuité, sauf quelques pièces électroniques hautement contrôlées, évoluent avec leurs petits clients, les enfants. Playmobil est une des premières marques à utiliser le marketing participatif grâce aux courriers et dessins de ses petits (et grands ?) fans.

L’Egypte ce sont eux ! ils ont réclamé pyramides et pharaons et le résultat est une pyramide géante avec ses portes secrètes, vases et momies enfouies derrière les corridors et hiéroglyphes colorés  !

Le secret de cette réussite : des personnages aux visages neutres sans nez (et oui !) pour que les enfants se projettent et créent leurs propres situations. Pas de construction à proprement dite, les Legos sont là pour ça, mais des nids à histoires et miroirs de nos vies quotidiennes que l’on se rêve grand explorateur, vétérinaire, dresseur de fauves ou encore simple pirate.

Aucune scène de guerre contemporaine vestige des années 70 très pacifistes en Allemagne, seuls sont armés chevaliers, pirates et vikings, et …policiers sans doute pour plus de vraisemblance.

On peut regretter pour ce petit objet pourtant fédérateur l’arrivée dans les années 90 des boites roses très ciblées petites princesses. Le domaine du jouet est encore un domaine profondément sexiste !

Pas d’innovation proprement dite dans l’évolution des personnages mais un réalisme pragmatique, une écoute des tendances liées à la dimension internationale du personnage (mixité dans les couleurs, dans les métiers). Bref après une création ingénieuse , une réussite tranquille mais réaliste. Et malheureusement des prix dont se souviennent les parents à Noël.

Et devinez quel sera le prochain univers demandé par les enfants à corps et à cris…l’école !!

Post scriptum : je recommande aux fans la lecture de La grande aventure des animaux et surtout la grande aventure de l’histoire vue par Richard Unglik et les Playmobils ! c’est drôle et drôlement bien fait !